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ASSIS AU BORD DU MONDE

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Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875

Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875

Introduction :

Dans la 2e moitié du XIXe s., l'Allemagne est au cœur de mutations de sa société portées par l'apparition et l'affirmation de l'idéologie socialiste, tandis que l'ère industrielle se développe et provoque l'accroissement de la population ouvrière allemande. Mouvement ayant autant une volonté d'amélioration sociale qu'une ambition révolutionnaire, de nombreux partis vont se réclamer d'une idéologie socialiste, avec des approches cependant différentes, entre volonté de participer au pouvoir et volonté de rupture révolutionnaire pour les autres. Le socialisme est par ailleurs l'idéologie donnant naissance au mouvement ouvrier et au syndicalisme, champs d'action de ses principes. L’Allemagne, par son histoire particulière au XXe s., entre démocratie, totalitarisme et guerre froide, est un espace particulier où l'étude de cette idéologie et de ses expressions est révélatrice de toutes ses facettes.

 

PROBLEMATIQUE

En quoi le développement du socialisme et du mouvement ouvrier a-t-il été un reflet de l'évolution de la société allemande tout autant qu'un vecteur de sa transformation de 1875 à nos jours?

 

I- Naissance et affirmation du socialisme et du syndicalisme en Allemagne (1875-1919) - p.106-107

Comment le mouvement ouvrier est-il né et s'est-il développé ?

A°/Naissance et division du socialisme allemand

1- L'influence décisive de Marx et d'Engels dans un pays en pleine industrialisation.

  • L'industrialisation de l'Europe engendre la naissance et la croissance d'un nouveau groupe

social : les ouvriers d'usine. Dans de nombreux pays d'Europe, se pose la question sociale : salaires bas, longues journées de travail, travail des enfants, mauvaises conditions de vie.

  • Karl Marx (1818-1883) (p.106) et Friedrich Engels (1820-1895) s'affirment alors comme les

maîtres à penser du socialisme européen. Avec le Manifeste du parti communiste (1848), ils défendent la lutte des classes et la révolution prolétarienne pour renverser l'ordre économique et social bourgeois. Pour eux, la classe ouvrière doit se regrouper dans un parti pour édifier une autre société égalitaire. Ils sont à l'origine de la création de la 1 ère Internationale des travailleurs en 1864 (doc.3 p. 107).

 

2- Deux visions opposées du socialisme

  • Le socialisme réformiste de Lassalle. : Ferdinand Lassalle (1825-1864) bio p. 106 est l'un des

pionniers du socialisme allemand. Il s'écarte de Marx et d'Engels car, selon lui, la libération de la classe ouvrière doit être obtenue grâce au suffrage universel qui permet de faire pacifiquement la conquête de l'Etat. Il fonde en 1863 l’Association Générale des travailleurs allemands (ADAV), premier parti social-démocrate allemand. Des associations, des coopératives ouvrières se développent grâce à l'action de Lassalle, améliorant le quotidien des ouvrier.

  • Un courant révolutionnaire: August Bebel et Wilhem Liebknecht rejettent la stratégie de

Lassalle . Influencés par le marxisme, ils entendent conquérir le pouvoir par la force et opérer une mutation révolutionnaire de la société. En 1869, ils fondent le Parti social démocrate des ouvriers (SDAP). Cette désunion des socialistes entre une branche réformiste et une branche révolutionnaire affaiblit le mouvement ouvrier allemand.

 

B°/ L'union des partis socialistes (1871-1890)

1- L'union des socialistes

Entre 1869 et 1875, sous l'impulsion de Liebknecht qui ne veut pas voir le mouvement ouvrier affaiblit par les divisions, les deux branches du socialisme se rapprochent et fondent le parti socialiste des ouvriers allemands au congrès de Gotha en 1875. Ce parti qui devient en 1890 le parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) se dote d'un programme révolutionnaire. (texte 1 p 106)

2- Bismark contre les révolutionnaires

Depuis 1871, l'Empire allemand est un Etat unifié sous la conduite de l'empereur Guillaume Ier et de son chancelier Otto von Bismark (bio p. 104). Les socialistes, nombreux, et organisés, sont une menace révolutionnaire pour Bismark. Il cherche alors à les combattre en faisant adopter une loi (octobre 1878) qui leur interdit toute propagande, supprime leurs associations et journaux et forcent leurs dirigeants à l'exil.

  • Mais, dans le même temps, il multiplie les réformes sociales (chrono 2 p. 105) pour détourner une partie de la classe

ouvrière du SPD. Apparaissent alors l'assurance maladie pour les ouvriers (1883), l'assurance contre les accidents du travail (1884) et contre l’invalidité et la vieillesse en 1889.

3- La place du socialisme consolidée

  • La loi contre les socialistes n'atteint pas son objectif et est abandonnée en 1890. Les sociaux-

démocrates ont consolidé leur place dans des municipalités et à l'Assemblée, le Reichstag graphique 4 p. 105. Parallèlement, le mouvement syndical se développe. Plusieurs syndicat liés au SPD se créent à partir des années 1870. leurs dirigeants sont souvent membres du SPD et le recours à la grève devient plus fréquent à compter des années 1890. La puissance du mouvement ouvrier allemand explique son rôle dans la fondation de la II Internationale ouvrière en 1889.

 

C°/ Essor et divisions (1890-1914)

1- Le mouvement ouvrier le plus puissant d'Europe

  • Au début du XX siècle, les syndicats allemands comptent plus de 2 millions d'adhérents. De son

côté, le SPD qui compte plus d'un million d'adhérents obtient en 1912 35 % des suffrages et 110 députés aux élections législatives (doc 4 p. 105). Des intellectuels le rejoignent et il n'est plus un parti spécifiquement ouvrier.

  • Autour de ce noyau parti-syndicats, gravitent des institutions variées. Les coopératives de

consommation constituent le « troisième pilier du gouvernement ouvrier ». Les ouvriers s'y approvisionnent à moindre coût. La sociale-démocratie a ses écoles, ses institutions culturelles (théâtres, bibliothèques).

2- Réforme ou révolution ?

  • Cet essor et cette mutation ont des conséquences sur la doctrine socialiste. Certains optent

pour le réformisme. C'est le cas de Berstein qui théorise le révisionnisme et se démarque de la lutte des classes et du marxisme originel Texte 5 p. 107 Cette doctrine doit permettre d'améliorer le quotidien des ouvriers dans le cadre démocratique et la révolution passe au second plan : il ne s'agit plus de renverser le régime.

  • Les idées de Berstein divisent le SPD. Rosa Luxembourg (bio p. 111) qui milite contre l'abandon

de la ligne révolutionnaire et pour la grève générale, s'y oppose fermement. Toutefois, le révisionnisme devient majoritaire au sein du parti. Cette division entre réformismes et révolutionnaires n'est pas propre à l'Allemagne et que la plupart des partis socialistes européens la connaissent (comme en France).

  • A la veille de la Grande Guerre, le SPD n'est plus le parti révolutionnaire des débuts. Ainsi, à l'été

1914, les socialistes renoncent à la grève générale et acceptent l'union sacrée (Burgfrieden). La majorité des Allemands est convaincue que l'Allemagne n'est pas l'agresseur. Ils espèrent aussi, en soutenant l'effort de guerre, obtenir plus de droits pour les travailleurs.

 

II- Socialisme et communisme de 1914 à 1945: de la division à l'effacement

Comment le socialisme évolue-t-il dans l'entre-deux-guerres ?

 

Doc.1 et 2 p.109: comment l'opposition entre les deux branches du socialisme sont-elles visibles?

 

A°/ La division des socialistes

1- La guerre divise le SPD

  • Dès la fin de 1914, une partie du SPD s'oppose à la politique de l'union sacrée. En janvier 1917,

ils fondent l'USPD (Parti social-démocrate indépendant). Si le SPD reste fidèle au gouvernement, il souhaite que celui-ci s'oriente vers une paix honorable, « sans annexion ni indemnités ».

  • Une vague révolutionnaire réprimée: La révélation de la situation militaire désastreuse et la

misère provoquent une vague d'insurrections révolutionnaires. Le 28 octobre 1918, les marins du port de Kiel arborent le drapeau rouge. Le 9 novembre 1918, à l'annonce de l'abdication de Guillaume II, les ouvriers et les soldats s'emparent de Berlin. La République est proclamée et Ebert (SPD) devient chancelier. Doc 1 a p. 109

  • Mais de leur côté, les socialistes révolutionnaires ou spartakistes mot clé p. 108 mené par Karl

Liebknecht (fils de Wilhem Liebknecht) bio p. 108 et Rosa Luxembourg veulent instaurer une République socialiste qui s'inspire du modèle bolchevik en Russie. Ils sont à l'origine du KPD Doc 1 b p. 109

Face à ces troubles, le gouvernement social-démocrate décide d'agir. A Berlin, l'armée et les corps francs vocabulaire p. 380 s'attaquent aux Spartakistes durant la semaine sanglante » du 6 au 13 janvier 1919. Rosa Luxembourg et K. Liebknecht sont assassinés. Photo 2 et 3 p. 110. Ce qui provoque une rupture durable au sein du mouvement ouvrier. Une partie se radicalise autour du KPD (le parti communiste allemand) en opposition avec le SPD affiche 5 p. 111

 

2- Le SPD au pouvoir

Les élections à l'Assemblée constituante voient la victoire d'une coalition emmenée par le SPD. Ebert est élu président de la République en février 1919. doc 4 p. 109. Si le droit de propriété est réaffirmé, la Constitution rédigée à Weimar, prévoit des conseils ouvriers au niveau des entreprises, habilités à discuter des conditions de travail.

 

B°/ Socialistes et communistes dans l'Allemagne de Weimar (1919-1933)

1- Un régime de compromis

  • La République de Weimar est une démocratie parlementaire. Elle est dominée dans ses

premières années par trois partis : les catholiques du Zentrum, les libéraux et les sociaux-démocrates du SPD. C'est donc un régime de compromis. Mais elle doit aussi faire face à une opposition frontale menée à droite par des partis nationalistes et autoritaires et à gauche par le KPD.

2-Une république sociale-démocrate

  • Le SPD voit son action relayée par les syndicats socialistes réunis au sein de l'ADGB. Cette

alliance permet aux ouvriers d'obtenir la loi de 8 heures de travail par jour (mais elle est mal appliquée) et les premiers congés payés. En juin 1927, alors que la pays compte 1 million de chômeurs, le régime crée une assurance chômage. Tout cela ne sera mis en place en France qu'en 1936 (Front Populaire). Les Allemandes obtiennent également le droit de vote dès 1919. Doc 5 p. 103

  • Cependant, à la fin des années 20, la montée du chômage et l'hyper inflation déstabilisent le

régime. Les partis extrémistes, NSDAP (parti nazi) et KPD progressent nettement aux élections de 1930. Doc 4 p. 109, affiches 2 et 3 p. 109

3- Un mouvement ouvrier divisé face au nazisme

  • L'hostilité du KPD à l'égard du SPD est de plus en plus nette : en 1928, le Komintern

(Internationale communiste fondée en 1919 qui vise à regrouper tous les partis communistes, sera dissoute en 1943) fait de la lutte contre la social-démocratie l'objectif principal des communistes. Le SPD est qualifié de parti « social-fasciste ».

  • Aux élections de 1931, le KPD refuse de former un front républicain contre les nazis du NSDAP

même si, dans les rues, les combats sont violents entre les militants des deux partis. L'absence d'unité du mouvement ouvrier est un facteur essentiel de la victoire du parti nazi aux élections de 1932. Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler, chef du NSDAP, devient chancelier en Allemagne.

 

C°/ Socialistes et communistes face au nazisme (1933-1945)

doc.2,5,6 p.113

1- La suppression des partis et des syndicats

  • Le 27 février 1933, prétextant de l'incendie du Reichstag, dont ils rendent les communistes

responsables, les nazis font arrêter des milliers de militants. Le 23 mars Hitler obtient les pleins pouvoirs malgré l'opposition des députés du SPD.

Entre mars et juillet 1933, tous les partis sont interdits ainsi que les syndicats. Les principaux dirigeants socialistes et communistes sont internés dans des camps de concentration ou doivent s'exiler. Doc 1, 2 et 3 p. 112

2- La mise en place de nouvelles structures

  • Pour encadrer et surveiller le mouvement ouvrier, les nazis créent une organisation de type

corporatiste le Deutsche Arbeitsfront (Front allemand du travail) doc 5 p. 113 regroupant ouvriers et patrons. A partir de 1934, la grève est interdite et ce sont des militants nazis qui règlent les conflits dans les entreprises.

3- Une résistance difficile

  • La résistance s'avère difficile car la répression, organisée par la police politique, la Gestapo

lexique p. 381, est violente. Des dirigeants politiques tentent de faire subsister les partis à l'étranger : le SPD crée le SOPADE à Prague en 1933. Le mouvement ouvrier a donc été décapité par le régime nazi et à la fin des années 1930, les ouvriers allemands apparaissent résignés.

 

III- De 1945 à nos jours: de la Guerre Froide à la mondialisation actuelle.

A°/ La RDA, démocratie populaire, régime totalitaire?

1- De l'occupation alliée à la création de deux Allemagne (doc.2 p.115)

  • En 1945, l'Allemagne vaincue est occupée par les quatre puissances victorieuses en Europe.

Carte 1 p. 115. En juin 1948, les Alliés occidentaux annoncent une unification de leurs zones d'occupation. Ce qui a pour effet de faire réagir Staline. Ce dernier instaure un blocus sur la ville de Berlin, située dans la zone confiée à l'URSS tout en étant elle-même divisée. Mais le pont aérien mis en place par les EU fait échouer le blocus.

En mai 1949, les Occidentaux procèdent à la création de la RFA et en octobre les Soviétiques créent la RDA. Le pays est donc divisé en deux Allemagne : l'une pro-occidental, l'autre pro-soviétique.

  • Un Etat communiste : La Constitution de 1949, puis celle de 1968, sont très influencées par celle

de l'URSS. Le parti communiste, (SED) né de la fusion en 1946 du SPD et du KPD , et ses alliés élus sur une liste unique sont largement majoritaires (70 % des voix). La RDA devient une démocratie populaire.

  • Officiellement, il existe le suffrage universel pour l'élection des assemblées, puis une seule, la

Chambre du peuple, à partir de 1968, qui exercent le pouvoir législatif. La Constitution reconnaît les libertés fondamentales des individus (conscience, parole, réunion) ainsi que les droits sociaux (loisirs, travail, construction). Mais, en fait, comme dans le système soviétique, la réalité du pouvoir reste masquée. Car partout se cache le pouvoir de la SED dont le président est le véritable décideur du pays.

Une société socialiste ?

  • La propriété privée est progressivement supprimée et les petits propriétaires doivent rejoindre

des coopératives de production. Les banque, les assurances, les entreprises industrielles sont nationalisées. En 1951, un premier plan quinquennal est adopté, comme en URSS (industrie lourde priorité). La société n'est pas égalitaire et une catégorie, les dirigeants politiques, émerge.

2- Une dictature – (doc.2 et 4 p.116)

vie des autres » sorti en 2006, et l'armée ont, comme en URSS, un rôle essentiel. Le pouvoir est concentré entreles mains d'une poignée d'hommes. Le chef du parti, Walter Ulbricht, dirige le pays entre 1950 et 1971 puis c'est Erich Honecker jusqu'en 1989 photo 2 p. 116.

  • La répression : Mais la population, particulièrement dans les années 1950, ne reste cependant

pas inerte. En juin 1953, les ouvriers se révoltent contre lé décision d'augmenter le temps de travail sans hausse de salaire. Mais la répression est brutale photo 1 p. 116 et poème de Bertolt Brecht 4 p. 117.

La fuite vers l'Ouest est bien souvent une manière de protester. C'est pourquoi en 1961, la RDA décide d'ériger un mur de séparation, notamment à Berlin.

  • Une société encadrée : La censure est partout. Les livres scolaires sont écrits selon des idées

marxistes-léninistes et les intellectuels sont surveillés. La presse doit célébrer les mérites du régime uniquement et la population est étroitement encadrée : manifestations de joie, parades des organisations de jeunesse. Les sportifs doivent battre des records afin de démontrer la supériorité du pays et du système. Mais la dopage est incontestablement répandu pour atteindre les objectifs fixés.

La grève est interdite, les ouvriers sont regroupés dans un syndicat unique : le FDGB. Mais les ouvriers bénéficient de nombreuses institutions sociales comme les crèches, les soins médicaux gratuits, les centres de vacances. Dans les années 60, le monde ouvrier ne s'oppose plus guère au pouvoir.

3- L'échec du modèle communiste allemande

  • Une impasse économique et sociale

Les résultats économiques sont médiocres. Si le niveau de vie des Allemands augmente, il reste nettement inférieur à celui des habitants de la la RFA

  • Le refus des réformes : L'annonce de la perestroïka est très mal accueillie en RDA. Erich *

Honecker est hostile au changement qui risque de fragiliser le régime. Des milliers de réfugiés fient la RDA à partir de 1988.

  • La disparition de la RDA : Le régime va s'écrouler à partir de l'automne 1989. Une visite de

Mikhaïl Gorbatchev, en octobre 88, stimule l'opposition. L'ouverture de la frontière, le 9 novembre 1989, entre la RFA et la RDA, puis la destruction du mur de Berlin, photo 1 p. 118 et 4 p. 319 entraînent la soudaine déroute du communisme est-allemand qui semblait pourtant le plus solide d'Europe de l'Est. Les élections libres de mars 1990 enregistrent sa défaite indiscutable. Film « Good bye Lenine » sorti en 2003

 

B°/ Le mouvement ouvrier à l'Ouest depuis 1945

1- La refondation et la modernisation du SPD -doc.3 p.115

  • Le 19 avril 1945, Kurt Schumacher refonde le SPD. Il veut reconstruire l'économie sur la base des

nationalisations et de la planification. Antisoviétique, il réclame l'unité et la souveraineté de l'Allemagne. Mais la CDU (Union Chrétienne Démocrate gagne les premières élections au Parlement (Bundestag). Konrad Adenauer (CDU) est alors chancelier (1949-1963) bio p, 376 photo p. 330 donne la priorité à l'intégration de l'Allemagne au bloc occidental.

  • Les années 1950 voient une refondation du pacte social. La loi du 11 septembre 1952 institue

dans les grandes entreprises la cogestion patronat-syndicat texte 5 p, 117 « Qu'est-ce que le modèle allemand » définition p. 114 Ce système devient le pilier de l'économie de marché qui se met en place en RFA.

  • Au congrès de Bad Godesberg, en 1959, le SPD renonce à la référence marxiste dans son

programme doc 3 p. 115 et étude critique de 2 doc p. 126. En 1960, il accepte l'intégration de la RFA à l'Ouest et à l'OTAN. Willy Brandt, bio p. 114 maire de Berlin-Ouest, est choisi comme candidat-chancelier en 1961. Il s'entoure d'une nouvelle génération de socialistes.

2- Le SPD au pouvoir : Willy Brandt et Helmut Schmidt

  • En 1966, une coalition associant le SPD et la CDU accède au pouvoir. Dans le gouvernement de

Kurt Kiessinger (CDU), Brandt est ministre des Affaires Étrangères. Si le parti gagne en légitimité, la révolte étudiante de 1968-1969 montre que la jeunesse désapprouve l'orientation modérée du SPD.

  • En 1969, W, Brandt devient le premier chancelier social-démocrate de la RFA. Il veut « plus de

démocratie » pour son pays. Il initie une politique de rapprochement avec la RDA : l'Ostpolitik texte 4 p. 115. Mais le choc pétrolier de 1973 lui ôte les moyens financiers de poursuivre les réformes sociales. En 1974, il cède la chancellerie à Helmut Schmidt, qui préserve les acquis sociaux malgré la crise économique affiche 6 p. 117

  • Le militantisme socialiste, qui avait augmenté depuis 1959, baisse après 1976. Le parti vieillit.

Surtout, le SPD recrute de plus en plus dans les couches moyennes, reflet du changement global de la société.

    C°/ De la réunification à nos jours (dossier p. 118-119)

    doc.5 p.117- doc.5 p.119

    • Lors de la réunification, en 1990, le SPD est en retrait face à la détermination du chancelier

    Helmut Kohl (CDU). Bio p. 331 et photo 3 p. 330 Désavoué aux élections de 1990 tableau 3 p. 117, il est obligé de réfléchir aux problèmes économiques nés de la réunification : et accepte par exemple la privatisation de l'économie. En axant sa campagne sur l'idée d'un « nouveau centre » le SPD dépasse la CDU en 1998 et Gerhard Schröder devient chancelier et associe les Verts au gouvernement.

    • Après la réunification, le SED devient le PDS (Parti du Socialisme démocratique). Lors des

    premières élections en Allemagne réunifiée, en décembre 1990, il obtient 10 % des voix dans l'ex Allemagne de l'Est mais 5 % à l'échelle nationale. Le parti cultive l'Ostalgie et utilise volontiers la mémoire des anciens communistes.

    • Dans les années 2000, la gauche cherche à se rénover. Le SPD promeut l'idée d'un « État social

    prévoyant » (Programme de Hambourg, 2007). Die Linke (« La Gauche »), né en juin 2007, développe un discours anti-libéral.

    Conclusion

    L'Allemagne offre donc l'exemple de l'évolution de principes idéologiques au regard des réalités historiques et de contextes particuliers. Dans un premier temps, son programme se heurte à des interprétations diverses, qui posent le problème de l'action révolutionnaire ou réformisme politique, débat que rencontreront l'ensemble des formations socialistes du continent européen. Se renforçant dans les années 1900, socialisme et syndicalismes, combattus durant le nazisme, vont connaître deux évolutions différentes dans les deux Allemagnes scindées par la Guerre Froide, avec une RDA où le socialisme installé comme idéologie unique est transformé en outil de contrôle, tandis qu'en RFA, un socialisme de compromis s'installe au saint d'un modèle social allemand, qui renonce au marxisme. La réunification marque cependant, à l'instar des autres pays européens tel que la France, une diversité des socialismes, toujours partagés entre exercice du pouvoir dans un système établi et contestation de ce système.

     

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