19 Septembre 2017
Le passé laisse des traces susceptibles d’unir ou de diviser les hommes. Sur un moment sombre de la Seconde Guerre mondiale, les mémoires peuvent être douloureuses, occultés, passionnées, partielles ou officialisées. Dans tous les cas, ce sont des discours, des représentations subjectives du passé.
D’après Pierre Nora :
les mémoires relèvent fondamentalement de la subjectivité, c'est-à-dire de leur détermination par les sujets qui les conçoivent.
l’histoire se veut objective. Elle recherche la vérité par l’étude des sources. même si l’histoire peut être provisoire, en fonction des sources, du temps et de la posture de l’historien. Comme telle, elle contient la possibilité de son évolution, voire de sa réfutation. C’est à cette condition qu’elle est scientifique. Importance de l’esprit critique.
Problématiques
La question des mémoires de la Seconde Guerre mondiale concerne des périodes de conflits qui ont des enjeux et une résonance tels qu’ils rompent l’unité de la nation et divisent si profondément les forces sociales et les forces politiques qu’elles débouchent sur des affrontements qui tiennent de la guerre civile. Ces affrontements, les prises de position et les actes de chacun ont des incidences et une dimension éthique si considérables qu’ils induisent la construction des mémoires des différents groupes autour de l’énoncé de jugements moraux particulièrement tranchés.
Certes avec le décalage dans le temps des deux conflits, les rythmes d’apparition des différentes mémoires sur la scène publique ne sont pas sans un certain parallélisme que soulignent leurs historiens : occultation destinée à la restauration de la paix civile au sortir des conflits, « travail de mémoire » des groupes insatisfaits ; réception plus ou moins large et non sans conflits des mémoires ainsi révélées, jusqu’à leur acceptation officielle (exemple : les excuses du président de la République pour la participation de l’Etat français à la persécution des Juifs).
Le travail des historiens est en fait parallèle à ce « travail de mémoire». Il s’en nourrit et s’en distingue par la mise à distance des mémoires et par leur historicisation (mise en récit historique). Ainsi, l’historiographie des conflits et de leurs mémoires passe par les mêmes phases :
- D'’abord l’histoire des conflits eux-mêmes avec affinement progressif de la recherche qui met en lumière des faits d’abord occultés, y compris dans le travail des historiens ;
- Ensuite la dénonciation du processus d’occultation et la mise en lumière de ses enjeux dont les apports peuvent être repris dans le débat public ;
- Enfin, dans les contributions les plus récentes, la prise de distance avec les excès du débat public.
Le travail de l’historien est doncmultiple sur les mémoires de la Seconde Guerre mondiale :
- Relecture du conflit avec la mise en lumière des faits occultés.
- Examine les différentes mémoires, relève les oublis et met en évidence le discours, le projet.
- Examine la place de ces mémoires (rôle du pouvoir, lobby)
- Prise de distance avec les débats publics.
Problématiques La question des mémoires de la Seconde Guerre mondiale est désormais de plus en plus dans l’histoire et, tout en conservant d’immenses enjeux politiques et éthiques, elle se libère des enjeux liés aux acteurs survivants et politiquement actifs. ๏ Comment se construit, dès la Libération une mémoire officielle de la Seconde Guerre mondiale en France. ๏ Comment les mémoires de la Seconde Guerre mondiale se manifestent-elles depuis les années 70 ? |
I / L’historien face aux mémoires immédiates. (1945-années 1960)
Contexte:
La victoire de la Fce dans la 2e GM, malgré la Résistance et l'action de la France Libre (forces armées en Angleterre et Afrique du Sud dirigées par DG), est obtenue grâce à des alliés puissants (USA, URSS).
La 2e GM = traumatisme pour la population: défaite de 1940 (2 mois); armistice; Occupation; Collaboration; Guerre civile entre Collabos et Résistants; gouvernement anti-démocratique; déportation.
A la sortie de la 2e GM, la France entre dans la période de l'Epuration: poursuite des collaborateurs => procès, exécutions sommaires dans les 1e mois, femmes tondues (même à Rodez). => une Epuration douteuse et partielle.
A / Les « mémoires héroïques ».
1-une volonté de restaurer l'unité nationale
A la sortie de la SGM, les français et sa classe dirigeante veulent en finir avec la guerre franco-française et restaurer l’unité nationale. En 1945, le mythe «résistancialiste» s’impose : tous résistants !
1951 et 1953 : Amnistie des collaborateurs : les derniers collaborateurs emprisonnés sont libérés. Volonté de réconciliation nationale.
1960 : inauguration du Mémorial de la France résistante (doc.4 p.51)
1961 : création du Concours National de la Résistance.
1964: les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon en grande pompe. p. 57 n°5
2- mémoire gaulliste, mémoire communiste
Deux mémoires entretiennent ce mythe de la France résistante :
- La mémoire gaulliste préfère gommer les clivages politiques et insister sur une vision unificatrice qui trouve son paroxysme avec le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964. Création du Concours de la Résistance.
- La mémoire communiste insiste sur l’action centrale du PCF dans la résistance et prend le surnom de parti des 75 000 fusillés alors que les historiens estiment à 4500 Français le nombre de fusillés par l’occupant pendant la SGM.
B°/ Des mémoires déformées, occultées (p.54-55)
1- Mémoire déformée: le souvenir du rôle du maréchal Pétain dans la 2e GM et le rôle de l'Etat français
Pétain, le « gentil » doc.3 p.55
En 1945, Pétain déclare le 1e jour qu’il avait toujours été un allié caché du général de Gaulle. Il sera reconnu coupable d’intelligence avec l’ennemi et haute trahison et condamné à la dégradation nationale (inéligibilité, perte du droit de vote, perte du rang dans l’armée, interdiction de travailler dans la fonction publique, …), confiscation de ses biens et condamné à mort (modifié en prison à perpétuité en raison de son grand âge). Ses partisans considèrent toujours son procès comme injuste. La France de Pétain aurait protégé les Français alors que la France de Laval était favorable à la collaboration.
Robert Aron (doc.2 p.64) , pourtant un historien, dans son Histoire de Vichy, parue en 1954 qui sera ensuite appelée le « mythe du glaive et du bouclier ». Selon Aron, le maréchal Pétain (bouclier) aurait protégé le territoire de l’Occupation allemande pour préparer l’action gaulliste (glaive). Pour Aron, proche de certains hommes de Vichy, Pétain n’avait pas le choix.
Laval, le « méchant » doc.4 p.55
Laval était le numéro 2 du régime de Vichy. Il reçoit sur lui l’essentiel de la volonté de collaboration et la condamnation qui en découle. reconnu coupable de haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, condamné à l’indignité nationale, à la confiscation des biens et à la mort.
Un Etat collaborateur occulté
-> Censure officielle de la responsabilité de l'Etat. ex. Nuit et Brouillard, scène du camp gardé par un gendarme
2- Mémoires refoulées à la sortie de la 2e GM
La mémoire de l’extermination des Français juif et du génocide juif à l’échelle européenne (doc 1 p.62): La mémoire de la déportation raciale émerge difficilement car les rescapés des camps adoptent le silence face à une société qui n’est pas prête à l’entendre. Simone Veil disait «on ennuyait»! Le livre de Primo Levi sur son expérience à Auschwitz (Si c’est un homme, paru en 1947) ne rencontre pas un large lectorat.
Ainsi la déportation politique l’emporte sur la déportation raciale. Büchenwald l’emporte sur Auschwitz. La mémoire de la Shoah est occultée.
De nombreuses mémoires ne peuvent pas apparaitre c’est le cas des soldats français de 1940. Ils n’ont pas l’aura des poilus de 1914 victorieux de l’aigle allemand. Ce sont les soldats de la débâcle de 1940 : 2 millions de prisonniers. Pourtant ils se sont battus héroïquement 90 000 morts et 120 000 blessés. !
Doc. 5-6 p.59: Mémoire des «malgré-nous». (dossier p.58-59) Les deux départements l’Alsace et la Moselle sont annexés à l’Allemagne nazie en juin 1940. En 1942, les jeunes mosellans et alsaciens sont enrôlés dans l’armée allemande et sont envoyés sur le front de l’EST et en France en 1944 où 13 "malgré nous" de la DIVISION DAS REICH participe au massacre de 644 villageois d’Oradoursur- Glane (20 km de Limoges) le 10 juin 1944. Le procès de Bordeaux en 1953 les condamne mais l’Etat les amnistie. ! Il y a aussi les travailleurs du STO mis en place en 1943. Certains se considèrent comme des déportés. Pour les réfractaires au STO ils sont considérés comme des lâches. La notion de «déportés du travail» leur a été refusée.
Mémoire des travailleurs du STO: mis en place en 1943. certains se considèrent comme des déportés. Des réfractaires au STO, ayant pris le maquis et entrés dans la Résistance, les considèrent comme des lâches. Refus de la reconnaissance de déportés du "travail"
C / Des « impossibles mémoires » ...
Les Tsiganes: déportés raciaux sans mémoire. Les Tsiganes qui ont une tradition orale et pas écrite, ont du mal à mettre en place une mémoire spécifique. De plus les lieux d’internement ont disparu donc pas lieu de mémoire. Enfin ils ont considérés comme des mauvaises victimes (nomades et apatrides) et l’Etat pratique une politique du silence.
Mémoire des homosexuels
Mémoire des soldats coloniaux
II / L’historien se penche sur les différentes mémoires. (années 1960 - année 1990)
A / L’interrogation sur la mémoire juive.
1- L’interrogation sur l’occultation de la mémoire du génocide juif.
Fin de l’occultation du génocide juif :Le procès Eichmann :
-> Un tournant : Le procès Eichmann en Israël, à Jérusalem en 1961. Filmé, médiatisé. Il crée une émotion mondiale et met fin au silence. Eichmann est au cœur du dispositif génocidaire, a laissé des mémoires et est le seul nazi qui a participé activement à son procès en réfutant les preuves et prenant des notes lors de la déposition des témoins. Ce procès permet aux historiens de connaître de nombreux aspects du processus de destruction des Juifs d’Europe : shoah par balles, camion à gaz, chambre à gaz...
Travaux des historiens
-> Comme l’historien américain, Raoul Hilberg et sa somme La destruction des juifs d’Europe, 1985.
Diffusion / vulgarisation
-> Diffusion de ces informations sur le passé : par ex. film Shoah, de Claude Lanzmann, 1985, une énorme enquête de 9 h qui s’appuie sur la collecte de témoignages. Un énorme retentissement
=> lente élaboration d’une mémoire sur le génocide, appuyée sur des travaux d’historiens, portée par des personnalités de la communauté juive notamment, progressivement diffusée et finalement officialisée.
2- Le travail des historiens est légitimé lors de procès d’anciens criminels de la collaboration :
doc.3 p.63 Des historiens sont convoqués lors de 3 procès de criminels contre l’humanité dans les années 80-90 comme experts. C’est l’aboutissement d’une traque des criminels de guerre notamment par Beate et Serge Klarsfeld qui a débuté dans les années 60.
Procès Papon, 1997. doc.6 p.61: Ancien secrétaire général de la préfecture de Gironde, condamné à 10 ans de réclusion et à la privation de ses droits civiques pour avoir supervisé la déportation de 1700 juifs vers Drancy.
Procès de Paul Touvier, 1994. Ancien chef de la Milice lyonnaise, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'exécution de sept otages juifs à Rillieux.
Procès de Klaus Barbie, 1987. Chef de la Gestapo de Lyon, tortionnaire de Jean Moulin, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité notamment pour la rafle des enfants d’Izieu.
3- En réaction ou en parallèle, développement du courant négationniste
Enfin, les années 70 marque un tournant dans le travail d’histoire de la SGM avec l’apparition des "assassins de la mémoire" nommés ainsi par l’historien Vidal-Naquet, qui cherchent à nier l'existence du génocide juif et des moyens de mise à mort, comme Robert Faurisson.
En 1978 dans l’Express, Darquier de Pellepoix ancien commissaire aux affaires juives sous le régime de Vichy, affirme qu’à Auschwitz «on n’a gazé que des poux ». L’article fait scandale et dévoile au grand jour les théories négationnistes.
ex. Procès Garaudy (1998)
B / « Vichy, un passé qui ne passe pas. »
1- La remise en cause de la théorie du bouclier
Le détonateur : le chagrin et la pitié, de Max Ophüls, 1970. extrait montrant la lacheté ordinaire, la non unanimité de la Résistance (et son désamour), la justification de la Collaboration.
Une petit bombe culturelle : la sortie d’un documentaire en 4 h du cinéaste franco-suisse Marcel Ophüls, en 1970, Le chagrin et la pitié (doc. 2 p. 53). Interview de fonctionnaires, d’officiers allemands, de résistants et images d’archives illustrent la vie quotidienne à Clermont-Ferrand entre 1940 et 1944. On y voit des exemples individuels de collaboration qui rompt avec l’image d’une France entièrement résistante. Une « bombe », vu la polémique qui s’en est suivie portée autant par les nostalgiques de Vichy que par les résistants. Ce n’est pas encore un travail d’historien sur la période. Il casse un mythe (résistancialisme) pour en mettre un autre à la place, le « tous collabo ».
2- "Tous Collabo": Un historien s’attaque au mythe résistancialiste
l’historien américain Robert Owen Paxton dans La France de Vichy, paru en 1973 remet complètement en question le mythe résistancialiste.
Doc.4 p.65: Il montre que Philippe Pétain n’a pas été « le bouclier » de la France dans la 2e Guerre mondiale , qu’il n’a pas été l’allié tacite de De Gaulle mais qu’il a fait du zèle, qu’il a devancé les demandes allemandes et qu’il est allé plus loin. Notamment :
le régime de Vichy a mis en place le statut des Juifs en 1940 sans aucune demande allemande.
Le statut des Juifs est plus sévère que celui des nazis.
Lors de la rafle du Vel d’hiv (la rafle de Français juifs, rassemblés au vélodrome d’hiver les 16 et 17 juillet 1942), seuls les hommes avaient été demandés par les autorités allemandes. Or Laval, ministre de Pétain a décidé de déporter les enfants.
Robert Paxton a fait sa recherche grâce à des archives auxquelles les historiens français n’avaient pas accès : les archives allemandes de la 2e Guerre mondiale conservées aux Etats-Unis.
Mais la mémoire officielle, portée par l’Etat en France, reste ancrée dans le résistancialisme.
3- L'Etat rechigne à reconnaitre le rôle actif du régime de Vichy – doc. p.60-61
Un historien, Henri Rousso, Vichy, un passé qui ne passe pas, 1996, montre que la mémoire officielle, exprimée par l’Etat, refuse de reconnaître l’implication de l’Etat dans la déportation et de renoncer au mythe résistancialiste, malgré les faits prouvés par des historiens.
François Mitterrand refusait de reconnaître la responsabilité de la France dans la solution finale. Il a fait fleurir la tombe de P. Pétain chaque année pendant ses deux mandats. Doc.3 p.60
Pompidou sur la nécessité de « jeter un voile, d’oublier ces temps où les Français ne s’aimaient pas »
L’Etat est intervenu pour censurer et cacher les années noires de l’Occupation. C’est le cas par ex du film Nuit et brouillard d’Alain Resnais en 1956 où le gendarme français qui surveille un camp de transit de Pithiviers où des Juifs sont regroupés avant d’être déportés vers les camps de la mort a été caché par une poutre fictive.
=> Pour les élites françaises l’équation de base était : « La Résistance c’est De Gaulle, De Gaulle c’est la France donc la Résistance c’est la France ».
Cependant le livre montre aussi une résistance plus complexe notamment la présence de vichysto-résistants expression forgée par Jean-Pierre Azéma qui sont des personnages ayant soutenu Vichy tout en combattant les Allemands, comme F. Mitterand. (doc.4 p.53)
III / L’historien devant les enjeux mémoriels. (années 1990 à nos jours)
A / La «déferlante mémorielle»: l'émergence politique de l'idée de devoir de mémoire.
La loi «Gayssot» (1990) punit toute contestation des crimes contre l’humanité commis par un groupe de personnes ou un individu. Elle est voté pour mettre un terme au mouvement des historiens « négationnistes » et de leur soutien. C’est la première loi dite « mémorielle »
Elle est suivie de toute une série de loi mémorielle sur l’esclavage, sur le génocide arménien.
2005 : ouverture du mémorial de la Shoah à Paris. Officialise la reconnaissance du génocide juif.
B°/ Les historiens critiquent ce « devoir de mémoire »
De nombreux historiens critiquent cette loi comme Pierre Vidal- Naquet et Max Gallo qui pensent qu’elle porte atteinte à la liberté de travail des historiens. Pour eux il n’est pas admissible que l’Etat dicte l’histoire qui doit être enseignée.
JP Rioux: « La France perd la mémoire » en 2006 => l'historien doit tenir compte des mémoires, il peut en faire l'histoire, mais non écrire la mémoire.
Un philosophe, Paul Ricoeur, La mémoire, l’histoire et l’oubli, 2000.
Il y rappelle comme d’autres historiens la grande différence entre la mémoire, subjective, pleine d’émotion et l’histoire, objective qui permet la mise à distance du passé et la réflexion.
Il invite à panser les plaies du passé (les divisions françaises) en se permettant d’oublier, de fermer les mémoires qui divisent mais pas l’histoire, qui tente de donner un seul récit validé par une démarche scientifique. Il critique ce qui semblait incritiquable dans les années 90 : le devoir de mémoire.
C°/ l’instrumentalisation politique des mémoires.
Doc 3 p.53
Polémique sur la lettre : Nicolas Sarkozy en 2007, quelques jours après son investiture, impose aux professeurs la lecture aux lycéens de la lettre de Guy Môquet, résistant communiste fusillé en 1941. Pourquoi fait-il cela, alors que les conflits de mémoires sont justement apaisés dans la société française en ces années 2000 ?
mais aussi: les Jours Heureux => récupération politique des valeurs de la Résistance par les politiques: l'Histoire de la 2e GM est un socle commun de valeurs et de références.
Indignez-vous de Stéphane HESSEL
=> L'Histoire et son usage son bel et bien des objets politiques!
Ressources internet |
Sur le procès Barbie - plaidoirie de Jacques Verges, avocat de Klaus Barbie https://www.youtube.com/watch?v=voU62pHZ1dc https://www.youtube.com/watch?v=XHZWPsCVx1Y L'émission de France inter Affaires sensibles a consacré deux épisodes sur la traque de Barbie et son procès http://www.franceinter.fr/emission-affaires-sensibles-la-traque-de-klaus-barbie-le-boucher-de-lyon http://www.franceinter.fr/emission-affaires-sensibles-le-proces-de-klaus-barbie |